jer.me : le blog de Jérôme Bouteiller
Retour de l'inflation : la revanche des débiteurs ?
Lors de mes études de gestion à l'université Dauphine, l'un de nos profs de macro-économie, un marxiste assumé, nous avait expliqués que les années 70 avaient été une “revanche des créanciers”. En gros, les trente glorieuses avaient permis à des millions de salariés, dont les salaires étaient régulièrement réévalués, de goûter aux joies de la grande consommation et bien souvent de devenir propriétaires, grâce à des taux d'intérêts négatifs (taux d'intérêt bancaire inférieur à l'inflation). Cette même période avait par contre était un cauchemar pour les “créanciers” (propriétaires, actionnaires, rentiers en tout genre) dont le pouvoir d'achat fondait comme neige au soleil, ce qui les avait poussé, notamment aux Etats-Unis, à subventionner des économistes “libéraux” qui avaient fortement critiqué l'inflation. Depuis plus de 30 ans, c'est donc sous le règne de cette pensée “désinflationniste” que nous vivons et les conséquences sont logiques : les taux d'intérêt réels sont redevenus positifs, les rentiers (propriétaires, rentiers, actionnaires, ...) s'enrichissent tandis que les travailleurs se lamentent sur leur pouvoir d'achat. Avec une inflation à 2,8% (source INSEE) et des taux de la BCE à 4%, les rentiers sont encore à l'abri mais je ne serais pas surpris de voir les taux se rapprocher voir, tout doucement, s'inverser. Bien sûr, pleins de gens savant nous expliqueront que c'est mal, Jean-Claude Trichet fera les gros yeux et la presse conservatrice retrouvera toute sa verve. Mais ce retour de l'inflation pourrait aussi être une chance et permettre, sous réserve d'une hausse des salaires, de revaloriser le travail. Une revanche des débiteurs en somme...



3 commentaires

Blogosphère

Jeudi 28 Février 2008

Commentaires

1.Posté par Phiphi le 29/02/2008 00:39
"sous réserve de hausse des salaires". Et pour cela il faudrait le retour du plein emploi pour modifier le rapport offre/demande de travailleur. Possible avec le papi-boom ?

2.Posté par Jerome le 29/02/2008 01:02
possible en effet. D'autant qu'on est à 8/9% de chômage et que les économistes doutent qu'on puisse passer sous les 6%. Les 40 ans de Mai 68 vont être fêtés dignement :-)

3.Posté par Olivier le 01/03/2008 15:22
le probleme est que la BCE, a l inverse de sa collègue la FED, n'a que pour mission la luttre contre l'inflation.
Dès lors, elle choisira la lutte contre l inflation avant la relance de la croissance.
Difficile qu'une forte hausse des prix n entraine pas une hausse des taux.
Il s avere ainsi difficile d d'obtenir un "taux d intérêt négatif"

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