jer.me : le blog de Jérôme Bouteiller
'Ziad et Banou' : pas si victimes que ça
L'inspection générale des services (IGS) a remis récemment au juge d'instruction Olivier Géron son rapport final d'enquête sur le drame de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), où deux adolescents, Bouna Traoré et Zyed Benna, avaient trouvé la mort le 27 octobre 2005 dans un transformateur EDF. Cet évènement avait déclenché les émeutes en banlieue à l'automne 2005 : 10 000 voitures brûlées et 3 000 interpellations en 21 jours.
 
Les médias ont bizarrement occulté l'origine de la course poursuite : une banale tentative de vol, sur un chantier, la nuit, interrompue par l'intervention de la BAC 833. Les futures victimes ont été logiquement poursuivies par la police et se sont cachées "dans un transformateur EDF", ce qui causera asez logiquement leur mort par électrocution. Personnellement, je trouve cette mort stupide et regrettable mais je ne vois pas bien ce qu'on peut reprocher à la police dans cette affaire.



12 commentaires

Polisphère

Jeudi 14 Décembre 2006

Commentaires

1.Posté par Nico le 14/12/2006 19:30
"je ne vois pas bien ce qu'on peut reprocher à la police dans cette affaire"

Renseigne toi un peu plus alors ;)

Les policiers ont vu Ziad et Banou ( et leur 3e ami ) dans le transfo, la première chose à faire était d'apeller edf qui aurait pu être sur place et couper le courant en une quinzaine de minutes. Les deux futures victimes sont restées une quarantaine de minutes dans le transfo avant que le drame se produisent.

De plus trouve tu ça normal justement que des jeunes volent sur un chantier ? Tu ne pense pas qu'il y a un problème quelquepart, que d'un côté en créant des cités c'est le genre de chose qui doit arriver ?

2.Posté par jerome le 14/12/2006 20:18
1 / si ils savaient où ils étaient, pourquoi ne pas tout simplement les avoir arrêtés ? Ils se sont simplement cachés dans un endroit où ils n'auraient jamais du entrer.

2 / la pauvreté est un problème complexe. Je peux comprendre le vol de nourriture quand on a faim. Mais on n'en trouve pas sur un chantier si je ne m'abuse.

3 / La police française ce n'est pas la gestapo. si les mecs preférent risquer leur vie en fuyant, c'est de leur responsabilité.

4 / on ne peut pas reprocher à la police de courir après des personnes "en délit de fuite" . cela revient à dire que la police n'a plus le droit de travailler dans certains quartiers. C'est un argument qui profite aux organisations mafieuses, certainement pas aux honnêtes gens.

3.Posté par Eric le 18/12/2006 17:04
c'est vraiment dommage...ton blog est pourtant sympa, plein de bonnes idées mais là vraiment, je te suis plus...les mecs comme tu dis, étaient âgés de 13 ans au moment des faits...que des mineurs se fassent griller vivants ds un transfo en voulant fuir la police, vraiment tu ne voies pas de problème ? rassure-moi, dis moi que c une blague, que tu as écris cela ds la précipation, sans trop réfléchir...parce-que sinon, c grave...personne ne dis pas que c la police qui a tué ces gamins, mais qu'elle a des responsabilités dans ce drame et l'enquête rappelle au passage que si la poursuite des délinquants est de son ressort, sauver des vies humaines relève aussi de son champ d'intervention.

4.Posté par jerome le 18/12/2006 18:28
désolé. je passe sans doute pour un gros réac mais je ne vois pas pourquoi on accablerait la "police" ou la "société" dans ce triste fait divers où les principaux responsables sont quand même ces deux jeunes, visiblement assez âgés pour sortir la nuit mais pas assez pour savoir qu'on risque la mort en entrant dans un transformateur EDF.

Notre société applaudit quand un flic noir tue volontairement un nazillon du PSG mais s'offusque quand un flic blanc fait preuve de négligeance envers des voyous ou des alcooliques d'origine africaine.

J'ai le sentiment que la cause anti raciste va désormais trop loin et qu'on sombre un peu vite dans l'angelisme vis à vis des "victimes".


5.Posté par Eric le 18/12/2006 21:17
oui Jerome je suis d'accord avec toi sur un point : T vraiment un gos réac. Mais change rien, reste dans tes certitudes de gentil bobo techonophile, tout va très bien.... La-men-table !

6.Posté par jerome le 18/12/2006 22:44
chacun ses certitudes apparemment :-) j'ai vécu suffisemment longtemps en banlieue pour voir comment les mouvements antiracistes sont passés en 25 ans d'un généreux "touche pas à mon pote" à communautarisme haineux, comment les "victimes" sont devenus la source de leur propre misère, comment de magouilles de survie on est passé à un système mafieux à grande échelle. Ziad et Banou étaient certainement des petites frappes comme il en existe tant. elles n'avaient effectivement pas mérité de mourir. Mais pourquoi chercher chez les coupables chez les policiers en refusant de s'interroger sur leur propre comportement ? Pourquoi s'enfermer dans un discours manichéen ? Désolé mais là dessus, je ne change pas d'avis tout en sachant qu'il serait nettement plus confortable intellectuellement de blâmer la police, comme le font certainement les bobos.

7.Posté par mustapha le 24/12/2006 17:53
je crois monsieur que vous avez une vision assez médiatique de la banlier. A vous lire j'ai cette étrange impréssion de regarder zone interdite ou encore envoyé spécial.
Est ce que pour vous la banlieu c'est la vision suivante ? une série de reportages, des images, des témoignages nous font vivre l’explosion de cette violence, les tentatives de médiation des uns ou des autres. A la haine du policier ou simplement la défiance vis-à-vis de toute autorité répondent les appels déterminés à la "tolérance zéro". Cerise sur le gâteau, le terme de "racaille" employé par le ministre de l’intérieur à propos des jeunes habitant ces quartiers, vient ajouter un brin de pathos et renforcer le jeu d’opposition entre les deux camps. Ce ministre apparemment inspiré, ne fait malheureusement que prolonger une tradition commencée par un de ses prédécesseurs, Jean-Pierre Chevènement, qui préférait quant à lui le qualificatif définitivement excluant de "sauvageon". Sinistre bégaiement de la violence symbolique et du mépris.

D’autres commentateurs, souhaitant prendre du recul, évoquent des quartiers souffrant de "difficultés urbaines"... Etrange euphémisme, l’urbain devient un élément d’explication de ce qu’on refuse de nommer en tant que "question sociale". Les quartiers trouvent l’explication de leurs difficultés dans leur caractéristique propre : ils sont "urbains", comme l’expression "jeune des quartiers" draîne avec elle un ensemble de sous-entendus et d’implicites, signifiant selon les situations "voyous", "jeunes issus de l’immigration", "jeunes en bande".

Imaginons un instant des ruraux inquiets ou en colères à qui l’on préciserait que leurs difficultés sont "rurales". Ou bien un médecin urgentiste aux prises avec la gestion de la canicule qui apprendrait que les difficultés qu’il rencontre sont "hospitalières". Nul doute que les uns ou les autres ne se satisferaient pas d’un diagnostic aussi inconséquent.

A travers catégories et clichés, on montre la banlieue sans vraiment décrire comment on y vit. Il est temps de sortir ces quartiers devenus socialement périphériques de la catégorie "faits divers"
Précisons qu’il ne s’agit pas, comme le soupçonne M. Sarkozy, de trouver une "excuse sociologique" à la délinquance. Nous condamnons toute forme de violence et souhaitons, faut-il le préciser, que les libertés fondamentales des habitants de tous les quartiers puissent être préservées. Faire brûler des écoles et mettre en danger la vie d’autrui est une délinquance. Et le gouvernement souligne avec raison que les personnes les plus en difficultés sont les premières victimes de celle-ci. Mais la gravité de la situation nécessite aussi un effort d’analyse et de compréhension. Expliquer, comprendre ne signifie pas cautionner. Il s’agit simplement de changer de regard sur les "banlieues". Ce changement de regard est aussi nécessaire à ceux qui, dans l’oppostion, sont tentés de réclamer la démision du ministre de l’intérieur avant même d’avoir clairement exposé leur diagnostic de la situtation des banlieues.

Car le jour où, tout en rappelant la loi et en rétablissant l’ordre quand cela est nécessaire, les élites politiques abandonneront les euphémismes et les formules chocs pour enfin nous informer des problèmes réels de ces quartiers et des inégalités sociales qui les traversent, l’approche des "questions urbaines" aura fait un grand pas. On comprendra alors que, derrière cette "question urbaine" se cache une "question sociale" qui concerne l’ensemble de la population. Et parler de question sociale, ce n’est pas parler de "fracture sociale". Ce n’est pas, en tout cas, continuer à jouer les pompiers incendiaires qui alimentent cette fracture en offrant des baisses d’impôts aux uns et des stages ou des contrats nouvelle embauche aux autres. Sans parler des messages cacophoniques adressés aux populations dites "issues de l’immigration" : de l’instrumentalisation politique du "foulard" en passant par le "préfet musulman" (encore une formule...), ou le n° 114 contre les discriminations qui ne répond pas à ses promesses, la diabolisation du bilinguisme [1] ou encore le ministre "symbole" Azouz Begag chargé de promouvoir l’égalité des chances mais lui-même englué dans l’exemplarité qu’il est censé incarner. Que de violence symbolique !

8.Posté par jerome le 26/12/2006 11:42
bonjour. Je suis d'accord avec vous. Le problème des banlieux est en grande partie un problème de pauvreté. Je peux comprendre et excuser la délinquance "de survie", mais je tiens dans le même temps à dénoncer les réseaux mafieux qui se sont mis en place. Entre l'angelisme de la gauche et la diabolisation de la droite, j'essaye d'avoir un regard tout simplement critique sur ces zones urbaines. La publication de ce billet répond à cette problématique. Les deux "jeunes" n'étaient ni des angs, ni des démons. Leur mort m'apparait comme accidentelle et je n'éprouve pas le besoin d'accabler des policiers qui ne faisaient rien d'autre que leur travail.

9.Posté par Marie le 26/12/2006 13:17
Eric dit : "personne ne dis pas que c la police qui a tué ces gamins, mais qu'elle a des responsabilités dans ce drame"

Heu...et la responsabilité des parents dans tout ça ?
Ca, c'est typiquement français. Quand la patate est trop chaude, on se la refile. Mais personne n'assumera jamais aucune responsabilité.

Moi aussi j'habite dans une banlieue. (yahouuuu !)

Et alors ? Pour avoir habité un peu partout, je pense que les gens jugent sur leurs propres expériences. Ouvrons nos oeillères et arrêtons d'enfoncer des portes ouvertes.

Deux jeunes qui volent, ok c'est pas bien.
Se cacher dans un transformateur pour un vol...c'est pas bien non plus.
Ne pas appeler EDF si on savait qu'ils étaient dedans, c'est pas bien.
Jeter la première pierre aux policiers alors qu'on ne sait pas ce qu'on aurait fait dans la même situation, c'est encore moins bien.
Juger n'est pas notre rôle, c'est celui de la justice.

On peut aussi se contenter d'avoir un avis, sans pour autant vouloir en convaincre les autres. Eric, je trouve tes propos insultants. Et j'espère que je n'aurai pas de réponse de ta part, parce que j'espère que tu auras l'intelligence de ne pas revenir lire le blog de Jérôme après ce que tu as cru bon d'écrire...mais je n'en suis pas sûre.
Mon avis à moi, c'est que cette mort est regrettable, la responsabilité, on peut tous l'assumer un peu (si on réfléchit on comprend pourquoi). Mais certainement pas rejeter l'intégralité de son poids aux policiers témoins de l'affaire.

Joyeuses fêtes quand même.

10.Posté par Ya Harb le 09/05/2007 13:38
Penses tu vraiment qu'ils seraient restés 40 minutes dans un transformateur EDF s'ils n'étaient pas poursuivis par la police?? Et personne n'a jamais parlé de tentative de vol. Je ne sais pas d'ou tu tiens tes infos ou bien peut être que tu les invente mais de toute façon ça ne sert a rien tout le monde sait que les policiers présent sur le terrain on de grandes responsabilités dans cette afaire et le nier ne fera qu'atiser encroe plus de colère

11.Posté par Ya Harb le 09/05/2007 13:52
Et puis t'façon quand je lis un peu plus loins je m'aperçois que tu raconte vraiment n'importe quoi. Cela ne se passait pas la nuit mais le jour et ils n'ont rien volé du tout comme tu dis sur ce chantier.Et puis sur les résaux mafieux tu crois vraiment qu'une personne de 15 ans et une autre de 17 ans sont des mafieux? Tu me fais rire mais tu m'inquiète en même temps car savoir que des personnes on des propos et des reflexions erronées a ce point la c'est inquiétant.


12.Posté par jerome le 09/05/2007 16:03
disons que j'aimerais trouver un juste milieu entre l'angelisme des uns et la diabolisation des autres.

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