jer.me : le blog de Jérôme Bouteiller
software is king
software is king
En 1996, Bill Gates avait écrit un article intitulé content is king dans lequel il prophétisait la domination des contenus sur le matériel et les réseaux. Une prophétie étonnante de la part d'un homme de la Silicon Valley qui sous entendait que le vrai pouvoir, in fine, était à New-York, du côté des ayants-droit et des géants de la télévision.

Une vision que partageaient d'ailleurs les japonais de Sony ou Matsushita, et qui les avaient conduit à racheter des studios et des maisons de disque, et qui annonçait également les futures fusions AOL-TimeWarner ou Vivendi Universal (tuyaux + contenus dans les deux cas).

15 ans plus tard, force est de reconnaitre que Bill Gates s'est trompé. Matsushita a revendu Paramount, Sony coule, AOL a raté le virage du haut débit et Vivendi a revendu ses studios et peine toujours à établir des synergies avec sa branche musicale.

Paradoxallement pour Bill Gates et même si Microsoft a un bilan discutable, c'est bien le logiciel qui triomphe. Ce sont les logiciels d'Apple et non le seul design, qui font le succès de ses produits à travers le monde et qui devraient l'imposer dans la distribution numérique, avec son App Store. Ce sont les logiciels de Google (Search, Gmail, Android, Chrome, etc...) qui lui permettent de capter 1 bientôt 2 milliards d'internautes et de révolutionner la publicité. Et ce sont bien évidemment les logiciels de Facebook et la vision prophétique de l'open graph qui vont permettre à ce réseau de révolutionner les médias, le commerce et sans doute les paiements en s'imposant comme un gigantesque intermédiaire.

Content is not king, Software is King ! Et ce sont d'ailleurs les géants du logiciel qui sont en train de s'imposer sur l'ordinateur, le mobile ou demain la télévision connectée, au détriment des opérateurs et des constructeurs qui voient ainsi leur échapper toutes les activitées à valeur ajoutée.

En rachetant Universal, JM Messier pensait éviter à son groupe d'être un simple "tuyau". En délocalisant leurs usines en Chine, les stratèges d'Alcatel ou Thomson reconnassaient que la valeur n'était plus dans l'assemblage de matériel. Dommage qu'entre temps la France et l'Europe n'aient pas su, n'aient pas pu, créer une véritable industrie du logiciel, poursuivant la chimère de l'opensource (un moyen, certainement pas une fin).

Aujourd'hui le "Software is King". Après IBM, Microsoft, Apple ou Google, c'est au tour de Facebook de triompher sur les marchés. Chapeau bas aux équipes de Zuckerberg. Bravo aux frenchy que je connais (Henry M, Julien C, Damien V, etc..). C'est à vous qu'on devrait confier le redressement productif du pays :-)


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Technosphère

Vendredi 18 Mai 2012