jer.me : le blog de Jérôme Bouteiller
Anthony Van Jones
Anthony Van Jones
Pour le 8e anniversaire de cette funeste journée, je reste "troublé" (comme dirait JM Bigard) sur le déroulement des événements. Mais plutôt que de paraphraser le Réseau Voltaire ou ReOpen9/11, je voudrais me limiter à une réflexion sur le cadre de ce non-débat.

Quand on parle du 11 Septembre, on atteint rapidement le point Godwin, vous savez, ce moment dans une discussion où l'un des deux interlocuteurs accuse l'autre d'être un nazi. Sur ce sujet, le dérapage est facile. Le partisan de la conspiration gouvernementale (l'inside job) va accuser son interlocuteur de défendre un système fascisant tandis que le partisan de la seule conspiration islamiste (théorie officielle) va accuser son adversaire de révisionnisme, voire de négationisme. Conspiration pour conspiration, arguments contre arguments, personne ne bouge et les invectives fusent.

Mon sentiment est qu'il faut replacer le débat sur le 11 Septembre dans un cadre distinct de celui de la seconde guerre mondiale. A vrai dire, la meilleure analogie est sans doute la guerre froide et plus particulièrement le début des années 50. A cette époque, le sénateur Joseph Mac Carthy fit régner une véritable terreur rouge aux Etats-Unis, restée dans l'histoire sous le nom de Mac Carthysme. Ce climat obligea bon nombres d'américains soupçonnés de sympathies communistes de quitter leur pays (Charlie Chaplin par exemple) mais la société civile (Arthur Miller, Albert Einstein), l'Armée puis les autres sénateurs finirent par mettre un terme à ce climat délétère.

A mes yeux, le monde des années 2000 a connu quelque chose de similaire. Plutôt que de combattre le terrorisme avec des armes comme la laïcité ou le co-développement économique, les droites américaines (et européennes), engagées dans une aventureuse "guerre globale au terrorisme" ont plongé l'Occident dans une sorte de Neo-Mac Carthysme manichéen et liberticide pour ses citoyens. Malgré le changement de présidence aux USA, "BHO" ne change rien. La récente démission de son conseiller Anthony Van Jones en est d'ailleurs la preuve flagrante et je partage l'écœurement de la (vraie) gauche américaine, incapable de briser la chape de plomb qui asphyxie la démocratie des Etats-Unis.

Soyons clairs. Je ne suis pas là pour défendre je ne sais quel "terrorisme". Je peux même accepter de fermer les yeux quand la France manipule des Etats faibles pour avoir un bon prix sur les matières premières dont nous avons besoin (exemple du Gabon pour le pétrole ou du Niger pour l'Uranium). Par contre, je refuse qu'une minorité décide à ma place et interdise tout débat contradictoire sur le sujet. C'est une question fondamentale. C'est une question de liberté. Ma liberté et la vôtre.


1 commentaire

Polisphère

Jeudi 10 Septembre 2009