jer.me : le blog de Jérôme Bouteiller
L'épineuse question de la monétisation des vidéos
Mardi dernier, j'étais invité au W.Day , organisé par Weborama où j'ai pu écouter les interventions de François Henri Pinault, Patron "connecté" du groupe PPR (Fnac, La Redoute), mais également David Kenny, fondateur de l'agence Digitas (Publicis), désormais aux commandes d'Akamai. Fort de sa double casquette de pubard et de prestataire techno, Kenny s'est livré à un intéressant plaidoyer pro vidéo dont les volumes devraient exploser dans les prochaines années.

Profitant de la session de questions / réponses, je lui ai posé une question : "Quand on sait que le stream d'une vidéo coûte environ 1 centime (estimation des coûts de bande passante) et que le CPM net net dépasse rarement les 10 euros (soit 1 centime par visualisation en pré-roll) peut on vraiment gagner sa vie avec ce genre de format et investir dans des contenus originaux ?"

David Kenny a reconnu que la question était pertinente car la baisse tendancielle des coûts de bande passante sera compensée par la hausse de la définition des fichiers. Autre problème, Kenny doute également que les CPM puissent remonter, y compris sur des formats premium comme les pre-roll. (Pour info, le CPM net sur les bannières est en moyenne de 2 dollars aux Etats-Unis.)

Pour l'instant, les seuls parvenant à équilibrer l'équation sont les plates-formes de télévision de rattrapage (type M6 replay), dont les CPM sont tirés par les tarifs pratiqués à la télévision (près de 100 euros de CPM brut je crois) et les plates-formes UGC (type Youtube ou Dailymotion), qui n'ont pas à payer les contenus et dont la gigantesque audience leur permet de négocier les coûts de bande passante avec leurs prestataires telecom. 

Il existe également - à l'image d'Akamaï-, de belles success story dans le domaine du BtoB en particulier en France où s'affrontent Dailymotion, Kewego ou désormais Wmaker sans oublier les nombreuses agences comme Tivipro, Brainsonic, VideoAgency, ViewOnTv, ou encore VideoMark.

Mais ma conviction est que la vidéo en ligne restera un marché difficile imposant, de lourds investissements pour réaliser des économies d'échelle. Une pratique normale dans une économie "capitaliste" mais que certains pensaient absente de la "nouvelle économie", moi le premier.



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Technosphère

Lundi 15 Novembre 2010